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monuments historiques.

de plein-relief appuyées contre le devant du trône et taillées dans sa masse : l’une représente une reine parée des insignes d’Athyr, et l’autre un jeune homme costumé comme le dieu Horus et portant l’emblème de la Victoire ; deux colonnes d’hiéroglyphes, gravées près de cette dernière statuette, nous apprennent que le colosse a été dédié par le fils du roi qu’il aime (ⲥⲟⲩⲧⲉⲛ-ⲥⲉ ⲙⲉⲓϥ) Amonhé[1]. La légende qui accompagne la statuette de femme, consiste seulement en ces mots : Sa royale et puissante épouse qui l’aime ; elle se rapporte sans doute à la reine, femme de Ramsès et mère d’Amonhé…. : ces deux figures, d’un pied de hauteur, et chaussées de petites sandales comme le colosse, sont d’un travail très-fin et très-soigné.

Le nom propre Ramsès, gravé sur la ceinture de la grande statue, le prénom particulier (Pl. III, no 20 a) de Ramsès VI ou le Grand, et son nom propre, sculptés, l’un sur l’avant-bras droit, l’autre sur l’avant-bras gauche, prouveraient assez que cette belle statue représente le moins ancien, mais le plus fameux des conquérants égyptiens, quand même une longue inscription, partant de l’agrafe de la ceinture et descendant jusques au bas de la tunique, ne nous dirait point que c’est là en effet

  1. Ce nom propre est terminé par deux caractères dont le son m’est encore inconnu.