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ments, et s’étend ensuite en ligne droite vers la partie la plus élevée du casque.

La face de cette statue, travaillée comme toutes les autres parties avec un soin extrême, est d’une perfection que je ne m’attendais point à rencontrer dans un ouvrage égyptien d’aussi ancien style. L’expression en est à la fois douce et fière, et un examen très-rapide suffit pour convaincre que c’est là un véritable portrait. Les yeux, d’une grandeur moyenne, sont moins saillants que ceux de la plupart des autres statues ; les sourcils sont fortement marqués ; l’angle externe des yeux n’est point exagéré comme à l’ordinaire ; le nez est long et aquilin, et la bouche petite, quoique les lèvres soient toujours un peu fortes. Des joues pleines et un menton arrondi donnent à l’ovale de la face une élégance et une grâce dignes de remarque. Les oreilles d’une excellente forme, mais dont l’extrémité supérieure dépasse toujours la ligne de l’œil, caractère essentiel de toute figure de véritable style égyptien, sont percées comme pour y suspendre quelque ornement précieux. Ramsès-le-Grand est sans barbe, ainsi que l’est son aïeul sur le bas-relief précité de Médinétabou.

Un riche collier, à six divisions terminées par une rangée de perles pendantes, couvre la poitrine du Pharaon : l’artiste l’a représenté habillé d’une ample et longue tunique à larges manches, rayée