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monuments historiques

présente l’image de dix-huit « les principales divinités égyptiennes peintes sous la forme de Sphinx à tête humaine, et ne différant entr’elles que par la coiffure ou l’insigne particulier à chacune, objets dont la présence était indispensable pour les caractériser individuellement. Les sphinx des six déesses Athyr, Tafné, Selk, Isis et Nephtis, qui s’y voient entremêlés à ceux des Dieux Phrè, Jmoulh, Sèb, Horsiési etc, établissent, sans réplique aussi, que le Sphinx était également une forme emblématique attribuée, dans certains cas déterminés, aux divinités femelles. Le sexe des sphinx peints sur ce beau cercueil de momie, n’est signalé que par la présence ou l’absence seule de la barbe : les sphinx femelles n’y ont point, comme celui du bas-relief de Turin, des mamelles clairement exprimées ; mais tous portent aussi des ailes de couleurs variées, qui sont repliées le long du corps, et non éployées comme celles du Sphinx qui est le sujet de ces divers rapprochements.

On pourrait croire en conséquence, que ce dernier représente l’une des grandes Déesses de l’Égypte. Mais on ne saurait appuyer cette opinion sur aucun des insignes qui l’environnent, et la présence seule du cartouche renfermant le nom de la reine Tmauhmot, nous avertit assez qu’il faut chercher le personnage réel, emblématiquement figuré par ce Sphinx, hors du ciel des dieux