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première lettre

Du côté du roi Horus, sont figurés quatre prisonniers debout[1], liés au col et aux bras avec des cordes diversement reployées et qui toutes se terminent par des fleurs de lotus. Deux de ces captifs marchant vers la droite, portent sur leur face tous les caractères de la race nègre ; de grands anneaux pendent à leurs oreilles, et une large bretelle ou bandoulière soutient leur tunique tombant jusques à mi-jambe. Le costume de ces prisonniers noirs est ainsi parfaitement semblable à celui des hommes de même race que l’on observe dans les bas-reliefs du tombeau royal découvert à Thèbes par le courageux et infortuné Belzoni. Les deux autres prisonniers marchant à gauche, appartiennent à une nation différente : ils se distinguent par une barbe longue et épaisse ; la tête de l’un est nue, celle du suivant est couverte d’une coiffure, très ample vers la nuque et fixée par une bandelette ou diadème. Ils portent un grand collet ; ou pélerine, qui descend jusques au coude et enveloppe tout le buste. Ces captifs ne différent en rien de ce peuple barbu, contre lequel furent livrées tant de grandes batailles par les pharaons de la XVIIIe dynastie, scènes guerrières sculptées avec les détails les plus circonstanciés sur les murs des palais de Karnac et de Louqsor, comme

  1. D’un pied neuf lignes de hauteur.