Page:Champollion - Lettres à M le duc de Blacas d’Aups, tome 1.djvu/31

Cette page a été validée par deux contributeurs.
25
monuments historiques.

pète, à moins de récuser l’autorité imposante du bas-relief d’Abydos, se refuser à croire qu’Aménoftèp et Thoutmosis Ier ne soient deux des premiers rois de la XVIIIe dynastie, famille Diospolitaine, dont la domination sur l’Égypte ne put commencer plus tard qu’au XVIIIe siècle avant notre ère.

Aucun des nombreux dessins rapportés par les voyageurs européens, et reproduisant les légendes ou les images des Pharaons sculptés sur les temples et les palais de l’Égypte et de la Nubie, n’a constaté jusqu’ici l’existence d’édifices entiers, ou de portions d’édifices, construits par les deux rois dont nous venons de reconnaître les statues. Un seul obélisque, placé dans la partie la plus ancienne du palais de Karnac à Thèbes, offre le prénom de Thoutmosis Ier, mais lié à huit autres prénoms royaux qu’on n’a malheureusement point copiés. Ce même prénom, renfermé dans un grand cartouche horizontal avec les titres Dieu vivant et gracieux, aimé du victorieux Mendès, vivificateur comme le soleil, occupe le haut d’une petite stèle funéraire acquise de M. Thédenat pour le cabinet du Roi à Paris. L’absence, ou tout au moins l’extrême rareté des noms de ces deux monarques sur les constructions de Thèbes, et de Nubie, est un fait d’autant plus remarquable, qu’on y voit de tout côté les légendes royales de la plupart de leurs successeurs. Des temples furent cependant élevés ou décorés sous