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notice

du cycle cynique ; ce commencement eut donc lieu durant le règne de ce Ménophrès : ce règne, rapporté à l’année Julienne, demeure donc un point certain, et comme un jalon fixe dans la chronologie égyptienne.

L’ensemble des listes de Manéthon nous fait reconnaître Ménophrès dans le troisième roi de la XIXe dynastie, que les textes grec, arménien et latin d’Eusèbe, d’après Manéthon, nomment, Amménephtès et Aménophès[1].

Divers copistes donnent à ce roi tantôt vingt ans de règne, tantôt quarante ans ; mais le texte grec, le texte arménien et le texte latin d’Eusèbe, tous les trois très-anciens, s’accordent sur le nombre quarante, que justifie le total de la durée des règnes de cette XIXe dynastie, le grec et l’arménien d’Eusèbe, le Syncelle et Jule l’Africain portant uniformément le total de ces règnes à cent quatre-vingt quatorze ans, comme la Vieille Chronique. Le nombre quarante, pour le règne de Ménophrès, est donc le seul authentique, le passage même où Eusèbe l’a remplacé par le nombre vingt, exigeant cette correction.

L’année 1322 julienne antérieure à l’ère vul-

  1. M. Larcher a voulu y reconnaître Sésostris ; nous ne nous permettrons pas de relever de point en point l’erreur de ce célèbre érudit, et nous renvoyons au texte même de sa notice, Hérodote en français, tome II, page 559, seconde édition.