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chronologique.

Ὁμοῦ τὰ ἐπισυναγόμενα ἔτη ͵αχεʹ, οἷς ἐπιπροστιθοῦμεν τὰ ἀπὸ τῆς ἀρχῆς Διοκλητιανοῦ ἔτη ρʹ, γίνονται ὁμοῦ ἔτη ͵αψεʹ. » Comme Dioclétien n’a pas régné cent ans, on voit, ainsi que par l’ensemble du texte, que le nom de cet empereur n’est là que l’indication de l’ère qu’il établit en Égypte ; cette manière d’écrire est familière à Théon et à d’autres chronologistes grecs ; il en est de même du nom d’Auguste, qui changea le calendrier civil des Égyptiens, et institua aussi une ère réglée par ce calendrier ; il en sera donc de même du nom du roi Ménophrès. Or, l’on sait que l’ère de Dioclétien commença en Égypte le 29 août de l’an 284 de l’ère chrétienne ; que l’ère d’Auguste y avait été établie pour le 29 août de l’an 25 antérieur à cette ère ; d’après le texte de Théon, l’ère d’Auguste et celle de Ménophrès faisaient ensemble 1605 ans ; si l’on en déduit les 283 ans de l’ère chrétienne qui précédèrent le commencement de Dioclétien, on remonte à l’année 1322 avant J. C. comme le commencement de l’ère de Ménophrès, et cette année 1322 est généralement reconnue, d’après le texte formel de Censorin[1], comme celle du renouvellement du cycle cynique de 1460 ans fixe, qui finit l’an 138 de l’ère chrétienne, ainsi que l’a dit ce dernier auteur. Théon entend donc par Ménophrès un commencement

  1. De die natali, cap. 21.