aux langues de ces deux peuples, que quelques savans ont cru pouvoir conclure que le copte n’était qu’un jargon informe, un composé irrégulier de grec, de latin et d’arabe. Mais cette opinion n’a aucun fondement, et les mots qu’on remarque dans l’égyptien et dans l’arabe, et avec la même acception, sont justement attribués au voisinage des deux nations. Il en est de même par-tout ailleurs.
À l’époque où les Arabes firent la conquête de l’Égypte, ils avaient un alphabet qui contenait les équivalens de presque tous les élémens de celui des Égyptiens ; et l’on peut remarquer ici que les alphabets des Orientaux ont presque tous le même nombre de lettres, et que leur ressemblance est parfaite, considérés dans les signes destinés à rendre ces inflexions gutturales qui manquent ordinairement aux alphabets de l’Europe.
Nous avons déjà dit pourquoi les Arabes adoptèrent les noms égyptiens des villes que les Coptes avaient conservés, plutôt que les noms qui leur avaient été donnés par les Grecs. Toutefois, en les adoptant, les Arabes les soumirent au génie et aux règles de leur langue, et comme les Grecs, ils cherchèrent aussi à trouver dans leur idiome la signification de ces noms. C’était le propre des Grecs et des Arabes de vouloir se retrouver par-tout, et ceux-ci se trompaient tout autant que ceux-là, car la langue égyptienne diffère peut-être