Grecs seuls, c’est la voir sous le point de vue le moins étendu, et à travers le prisme des préventions si ordinaires aux Grecs dans tout ce qui intéressait leur orgueil national. Ce qu’ils ont dit n’est pourtant point à dédaigner ; mais il est un choix à faire, puisque rarement ils ont parlé de l’Égypte autrement que dans leur langue, par rapport à eux et par rapport à l’époque où ils en étaient les maîtres. Cependant l’Égypte avait compté plusieurs siècles de gloire et de prospérité avant même que Cambyse la soumît à sa domination. C’est à l’époque qui précéda l’invasion de ce prince, à celle où l’Empire égyptien était à son plus haut point de splendeur, que nous nous arrêtons dans cet essai. Nous cherchons à faire connaître les noms égyptiens du royaume, du fleuve, des provinces et des villes d’Égypte.
Tel est le but que nous nous sommes proposé. L’importance de ces recherches n’avait pas échappé à plusieurs savans qui se sont adonnés à l’étude de l’archéologie égyptienne. Mais ces auteurs n’en ont point fait l’objet spécial d’un travail particulier, et n’en ont traité que partiellement dans le cours de leurs ouvrages. Tel fut le jésuite Kircher ; l’Europe savante lui doit en quelque sorte la connaissance de la langue copte, et il mérite, sous ce rapport, d’autant plus d’indulgence pour les erreurs nombreuses qu’il a commises dans ses écrits sur l’Égypte, que les monumens littéraires des Coptes étaient plus rares de son tems. Dans