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auteurs grecs et latins qui se sont plus à vanter l’antiquité, la sagesse et les connaissances scientifiques des Égyptiens, ne nous ont point fait sur ce peuple des rapports exagérés ou dictés par l’enthousiasme, mais que ce qu’ils en ont écrit est même au-dessous de la réalité.

En nous livrant à des recherches sur les points les plus importans de l’histoire de l’ancienne Égypte, nous avons été soutenus et encouragés par la grandeur du sujet, et, d’après le plan que nous nous sommes tracé, nous avons dû nous occuper d’abord de sa description géographique. Nous avons eu pour but principal de faire connaître ce pays par lui-même : nous avons essayé de rédiger une géographie égyptienne de l’Égypte ; il n’en existait pas jusqu’à présent.

En effet, l’Égypte a toujours été couverte d’un voile mystérieux, et ce n’est qu’à travers ce voile épais que les anciens ont pu en prendre les notions qu’ils nous en ont transmises. Ignorant la langue du pays, et repoussés par les difficultés que les Égyptiens opposaient aux étrangers qui voulaient pénétrer dans leurs provinces[1], leurs récits sur cette contrée ne peuvent être que peu satisfaisans.

Les anciens rois d’Égypte, dit Strabon[2], éloignaient soigneusement les étrangers de l’intérieur de

  1. Hérodote, liv. II ; Genèse, chap. 43 et 46 ; Diodore de Sicile, liv. I, sect. II.
  2. Strabon, liv. XVII.