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L’articulation (R), par une bouche, , par une fleur de grenade, ou par une larme  ;

L’articulation , par une main, , par une aile, , ou par une huppe,  ;

L’articulation (S), par un œuf, , par un enfant, , par une oie-chœnalopex, , ou enfin par une étoile  ;

L’articulation (le CH français et SCH des Allemands), par un bassin ou réservoir d’eau, , par un jardin, , ou par l’image d’une espèce de chèvre sauvage, appelée .

57. Mais le nombre de ces signes variés pour chaque voix ou articulation, était peu considérable ; et il ne pouvait nullement dépendre du caprice d’un scribe d’en introduire de nouveaux dans les textes. Le nombre de ces caractères, que nous avons nommés homophônes, parce qu’ils servent à noter un même son, avait été fixé d’avance et consacré par l’usage.

58. Le but réel de l’introduction de tous ces caractères homophônes dans le système graphique égyptien, put être d’abord de symboliser en quelque sorte l’objet de l’idée en même temps qu’on peignait le mot qui lui servait de signe dans la langue orale. Cette idée a déjà été avancée dans notre Précis du système hiéroglyphique[1], auquel nous renvoyons le lecteur. Mais il devient évident, d’un autre côté, que beaucoup d’homophônes furent adoptés pour faciliter la disposition et l’arrangement régulier des caractères en colonnes verticales ou

  1. Chap. X, § VII, pag. 370 de la 2e édit.