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la main, et rendant nécessaire un exercice préalable assez long, ne pouvait être ni très-facile ni très-rapide ; on chercha donc, avec le temps, à soumettre les caractères linéaires à un second degré d’abréviation, et l’on simplifia leur forme au point de produire une écriture d’un aspect tout nouveau, mais qui rachetait, par l’extrême facilité avec laquelle on pouvait tracer les signes qui la composent, ce qu’elle perdait réellement en élégance et en richesse dans ses formes élémentaires.

32. Cette seconde simplification des caractères hiéroglyphiques, produisit le genre d’écriture sacrée que les auteurs grecs ont désignée sous le nom de ἹΕΡΑΤΙΚἩ, hiératique, parce qu’elle fut principalement en usage parmi les membres de la caste égyptienne la plus éclairée, celle qui s’adonnait à la culture des lettres ou des sciences, et que nous connaissons sous le nom un peu trop vague de caste sacerdotale.

33. L’écriture hiératique, inventée dans le but bien marqué d’abréger considérablement le tracé des signes sacrés linéaires, n’est au fond qu’une véritable tachygraphie hiéroglyphique.

34. Considérés dans leur seule forme matérielle, les signes hiératiques doivent être divisés en quatre séries très-distinctes, selon leur degré d’éloignement ou d’abréviation des formes de l’hiéroglyphe linéaire qui est leur primitif.

35. Une première classe se compose des signes hiératiques qui s’éloignent le moins des contours du caractère hiéroglyphique que chacun de ces signes est destiné à remplacer dans le nouveau système d’écriture : ce sont des charges d’hiéroglyphes, tracées d’une manière large et au