Page:Champollion - Grammaire égyptienne, 1836.djvu/54

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ploierons dans la suite de cet ouvrage que les hiéroglyphes linéaires, cette sorte de caractères étant d’un tracé plus facile, et occupant moins de place sans rien perdre de sa clarté.

30. On écrivait les hiéroglyphes linéaires, à l’encre noire ou rouge, sur des feuilles lissées de papyrus collées bout à bout, et l’on formait ainsi des volumes ( ϪⲰⲘ, ϪⲰⲰⲘⲈ, djôm, djôome), variés de largeur, et d’une longueur indéfinie. Le roseauⲔⲀϢ, kasch), ou le pinceau ( ⲔⲀϢ Ⲙ̀ ϤϢⲒ, kaschamphôi), furent les instruments employés à tracer les caractères. Outre cela, des inscriptions en hiéroglyphes linéaires décorent des cercueils de momies, des coffrets, des figurines, des vases de bronze, et une foule de monuments de divers genres. Parmi ces caractères, les uns étaient exécutés au moyen du pinceau, et les autres gravés en creux sur le bois, les métaux et les matières les plus dures[1].


B. Écriture hiératique.

31. Les hiéroglyphes linéaires étant des images abrégées d’objets physiques, et devant toujours présenter la forme générale de ces objets, très-distinctement exprimée, exigeaient encore, ainsi que nous l’avons déjà fait remarquer (suprà, no 28), une certaine habitude du dessin et une assez grande sûreté de main pour esquisser lestement et sans confusion tant de caractères qui, souvent, ne se distinguent entre eux que par de très-légères différences dans leurs contours. L’emploi de l’écriture sacrée linéaire exigeant quelque habileté dans

  1. On écrivit aussi sur toile, sur papyrus de trois espèces : royal, hiératique, démotique ; sur peau d’animal ou parchemin, sur pierres brutes ; sur des tessons, particulièrement sous les Romains et les Coptes.