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interrompus une invasion de Barbares antérieure à l’an 2000 avant l’ère chrétienne. Les inscriptions qui décorent ces monuments nous montrent, en effet, l’écriture hiéroglyphique tout aussi développée, tout aussi complète, pour la forme et pour le fond, que les dernières légendes sculptées par les Égyptiens au second et au troisième siècles après J. C.[1].

7. Quelle que soit l’époque à laquelle remonte l’invention des caractères hiéroglyphiques, leur série entière considérée quant à la forme matérielle seulement, abstraction faite de la valeur propre à chacun d’eux, reproduit des images distinctes de toutes les classes d’êtres que renferme la création ; on y observe successivement en effet seize genres d’objets figurés :

A. Des images de corps célestes aussi reconnaissables qu’il est possible de les tracer lorsqu’il s’agit de figurer isolément des objets de cet ordre. Tels sont par exemple[2] :
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B. L’homme de tout âge, de tout sexe, de tout rang, et dans les différentes attitudes que son corps est susceptible de prendre ;
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C. Les divers membres ou parties du corps humain[3] ;
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  1. Monuments antérieurs à l’invasion, parfaits. Depuis, beaux ; mais la décadence commence à Sésostris, continue sous Sabacon et les Saïtes ; très-avancée sous les Lagides ; complète sous les Romains.
  2. Le soleil, la lune, une étoile, le ciel.
  3. Tête d’homme, tête de femme, un œil, une oreille, la bouche, un bras, la main, une cuisse et la jambe, les pieds, la jambe.