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GRAMMAIRE
égyptienne
ou
PRINCIPES GÉNÉRAUX DE L’ÉCRITURE SACRÉE ÉGYPTIENNE
APPLIQUÉE À LA REPRÉSENTATION DE LA LANGUE PARLÉE.
Séparateur


CHAPITRE PREMIER.

noms, formes et dispositions des caractères sacrés.


§ Ier. Formes des caractères.

1. Les caractères qui, dès l’origine, composèrent le système entier de l’écriture sacrée, furent des imitations plus ou moins exactes d’objets existants dans la nature.

2. Ces caractères, consistant en images de choses réelles, reproduites dans leur ensemble ou dans quelques-unes de leurs parties, reçurent des anciens auteurs grecs le nom de ΓΡΆΜΜΑΤΑ ἹΕΡᾺ, caractères sacrés, et plus particulièrement celui de ΓΡΆΜΜΑΤΑ ἹΕΡΟΓΛΥΦΙΚᾺ, caractères sacrés sculptés. De là est dérivé le nom de hiéroglyphes ou de caractères hiéroglyphiques qu’on leur a conservé jusqu’à notre temps[1].

3. Le nom d’hiéroglyphes ne doit, à la rigueur, être appliqué qu’aux seuls caractères sacrés ; sculptés ou peints, représentant des objets

  1. Tous les monuments égyptiens portent des hiéroglyphes, à peu d’exceptions près, grands ou petits, depuis le colosse jusqu’à l’amulette.