CHAPITRE II.
E 27. iour, nous fuſmes trouuer les Sauuages à la poincte de Sainct Matthieu, qui eſt à vne lieuë de Tadouſac, auec les deux ſauuages que mena le Sieur du Pont, pour faire le rapport de ce qu’ils auoient veu en France, & de la bonne reception que leur auoit fait le Roy. Ayans mis pied à terre, nous fuſmes à la cabanne de leur grand Sagamo[1], qui s’appelle Anadabijou, où nous le trouuaſmes auec quelque quatre-vingts ou cent de ſes compagnons qui faiſoient tabagie (qui veut dire feſtin), lequel nous receut fort bien ſelon la couſtume du pays, & nous feit aſſeoir auprés de luy, & tous les ſauuages arrangez les vns auprés des autres des deux coſtez de la ditte cabanne. L’vn des ſauuages que nous auions amené commença à faire ſa harangue de la bonne reception que leur auoit fait le Roy, & le bon traictement qu’ils auoient receu en France, & qu’ils s’aſſeuraſſent que ſaditte Maieſté
- ↑ Sagamo veut dire en montagnais grand chef. D’après Mgr Laflèche, ce mot est composé de tchi, grand (pour kitchi), et de okimau, chef ; tchi okimau, grand chef.
l’appelons aujourd’hui, la pointe aux Vaches. D’ailleurs la ressemblance que peuvent avoir, dans un manuscrit, les deux mots roches et vaches, rend l’erreur tout à fait vraisemblable.