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construire un moulin à bras. Mais, comme il n’avait point de meule, celles de la compagnie étant restées à Tadoussac, il chargea le serrurier de l’habitation de chercher de la pierre propre à en faire ; celui-ci fut assez heureux pour en trouver. Un menuisier entreprit de monter une moulange ; «de sorte que, dit Champlain, cette nécessité nous fit trouver ce qu’en vingt ans l’on avait cru être impossible.»

Voyant le soulagement qu’apportait déjà cette première invention, il résolut de faire bâtir un moulin plus considérable, et de le faire mouvoir par l’eau. Ce plan, tout en soulageant la main-d’œuvre, devait avoir le bon effet d’encourager les habitants à faire de plus grosses semences, et de les accoutumer à compter davantage sur leur industrie et sur les produits de la terre.

Au printemps (1629), un sauvage appelé Érouachit, qui arrivait du pays des Abenaquis, soumit à Champlain, de la part de ces peuples, un projet dont celui-ci n’eût pas manqué de profiter, si les munitions n’avaient pas été aussi rares que les vivres. Cette nation demandait le secours des armes françaises contre l’ennemi commun, les Iroquois. Il était inutile de songer à prêter main-forte aux autres, quand on était réduit à un pareil état de faiblesse. Champlain voulut cependant tirer tout le parti possible de l’amitié de ces peuples, et se décida à leur envoyer une ambassade. Son beau-frère était bien l’homme de confiance à charger de cette commission ; mais le besoin qu’il avait de ses services, dans la prévision du retour des Anglais, l’engagea à le retenir auprès de lui. Celui qui fut