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pays. Champlain ne pouvant s’absenter sans inconvénient et pour sa famille et pour l’intérêt de tous, on choisit pour cette mission le P. Georges le Baillif. Ce sage religieux vint à bout d’obtenir les principaux articles de son «cahier», et un arrêt du conseil d’état réunit les deux compagnies en une seule (1622).

Pendant les quatre ans que Champlain passa à Québec avec sa famille, son occupation principale fut de faire travailler à l’habitation, au fort et au château Saint-Louis ; il saisit en même temps toutes les occasions de faire avec les Montagnais une alliance de plus en plus étroite.

Un des moyens qui lui parût le plus propre à atteindre ce but, fut de conférer à quelqu’un de leurs capitaines certaines faveurs ou certains grades qui devaient naturellement les attacher aux Français.

Le capitaine Miristou fut le premier à qui l’on accorda cet honneur. Il prit à cette occasion le nom de Mahigan-Atic (loup-cerf), pour donner à entendre, que, doux comme le cerf, il saurait, quand il serait nécessaire, avoir le courage et même la fureur du loup.

Champlain, en 1624, se décida à reconduire sa femme en France. Accoutumée aux douceurs de la vie de Paris, elle avait dû souffrir beaucoup de la privation des choses considérées comme indispensables à son état. Son mari et son frère étant fort souvent absents, elle se trouvait ainsi exposée à bien des ennuis.

L’année 1624 fut une époque d’améliorations