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sûr moyen de faire réussir une entreprise qui intéressait l’honneur de la religion et de la France, était de mettre la nouvelle colonie sous la protection de quelque personnage d’influence, et s’adressa au comte de Soissons, « prince pieux et affectionné en toutes saintes entreprises, lui remontrant l’importance de l’affaire, les moyens de la régler, et la ruine totale dont elle était menacée au grand déshonneur du nom français, si Dieu ne suscitait quelqu’un qui la voulût relever. Le comte promit, sous le bon plaisir du roi, d’en prendre la protection. »

Champlain présenta, en conséquence, une requête au roi et à son conseil ; et obtint que le comte de Soissons serait nommé gouverneur et lieutenant-général de la Nouvelle-France. Celui-ci reçut ses lettres de commission en date du 8 octobre 1612[1], et, le 15 du même mois, l’auteur était nommé son lieutenant. Malheureusement, le comte de Soissons mourut quelques jours après, et le prince de Condé, qui lui succéda, était trop impliqué dans les troubles politiques, pour être bien utile à l’avancement de la colonie.

De nouvelles difficultés, suscitées « par quelques brouillons, qui n’avaient cependant aucun intérêt en l’affaire, » retardèrent tellement la publication du privilége et des règlements de la nouvelle association, qu’il fut impossible à Champlain de rien faire encore cette année (1613) pour l’habitation de Québec, « dans laquelle il désirait mettre des

  1. Moreau de Saint-Méry, Lettres du duc d’Anville. (Voir Édit. 1613, p. 285, note 1.)