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naître les belles espérances qu’on pouvait se promettre des Algonquins et des Hurons, pourvu qu’on leur prêtât du secours dans leurs guerres, comme il leur avait été promis. Mais les associés, fatigués des dépenses, ne voulurent plus continuer l’association, parce que, sans privilège, le commerce devenait ruineux. « M. de Monts convint alors avec eux de ce qui restait en l’habitation de Québec, moyennant une somme de deniers qu’il leur donna pour la part qu’ils y avaient, et envoya quelques hommes pour la conservation de la place, en attendant qu’il pût obtenir une commission. Mais des affaires de conséquence lui firent abandonner sa poursuite, » et il remit la chose entre les mains de Champlain.

Sur ces entrefaites, arrivèrent les vaisseaux de la Nouvelle-France (1612). Ils rapportèrent que les sauvages, cette année, étaient descendus au saut Saint-Louis au nombre de plus de deux cents, avec l’espérance d’y rencontrer l’auteur ; qu’ils avaient paru fort contrariés de ne pas l’y voir, après les espérances qu’il leur avait données. On les avait assurés qu’il tiendrait sa promesse, et reviendrait l’année suivante ; ce qu’il fit en effet. Mais certains traiteurs, poussés par la jalousie et l’esprit de lucre, ne manquèrent pas de profiter de cette circonstance, pour faire courir de faux bruits, et allèrent jusqu’à assurer à ces peuples que Champlain était mort, et qu’ils ne devaient plus compter sur son retour.

Champlain, cependant, travaillait activement à remédier à tous ces désordres. Il jugea que le plus