Page:Champlain - Oeuvres de Champlain publiées sous le patronage de l'Université Laval, Tome 1, 1870.djvu/32

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

leur montrer, dans le combat, tout son courage et sa bonne volonté ; qu’indubitablement ils les déferaient tous. »

Quand les deux armées furent à la portée du trait, l’armée alliée ouvrit ses rangs. Champlain s’avança jusqu’à trente pas des ennemis, qui demeurèrent interdits à la vue d’un guerrier si étrange pour eux. Mais leur surprise fut au comble, quand, du premier coup d’arquebuse, ils virent tomber deux de leurs chefs, avec un autre de leurs compagnons grièvement blessé. Champlain n’avait pas encore rechargé, qu’un des français caché dans le bord du bois, tira un second coup, et les jeta dans une telle épouvante, qu’ils prirent la fuite en désordre. Les alliés firent dix à douze prisonniers, et n’eurent que quinze ou seize des leurs de blessés.

M. de Monts avait écrit à Champlain toutes les difficultés que lui suscitaient les marchands bretons, basques, rochelois et normands ; l’habitation, du reste, lui demeurait, par convention faite avec ses associés. Champlain crut donc à propos de repasser en France, et laissa à Québec, de l’avis de Pont-Gravé, « un honnête homme appelé le capitaine Pierre Chavin, de Dieppe, pour commander en sa place. »

La commission de M. de Monts venait d’être une seconde fois révoquée. Cependant, il ne se rebuta pas encore ; le rapport que lui fit Champlain de ses nouvelles découvertes, et des heureuses dispositions des sauvages, l’engagea à ne point renoncer à un si noble dessein. « Il se délibéra d’aller à Rouen trouver ses associés, les sieurs Collier et