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lots, se jetèrent dans un petit bateau fort léger, et remontèrent le fleuve jusqu’au grand saut (Saint-Louis), afin d’examiner conjointement les lieux les plus favorables à une habitation, décidés à pousser leurs investigations, s’il était possible, jusqu’aux sources mêmes de la grande rivière de Canada ; ce qu’aucun européen n’avait encore pu exécuter.

Malgré la résolution de nos voyageurs, leur esquif, si léger, qu’il fût, ne put franchir les bouillons impétueux du grand saut, et, il leur fallut mettre pied à terre pour en voir la fin. « Tout ce que nous pûmes faire, ajoute Champlain, en résumant lui-même ce voyage, fut de remarquer les difficultés, tout le pays, et le long de la dite rivière, avec le rapport des sauvages de ce qui était dans les terres, des peuples, des lieux, et origines des principales rivières, notamment du grand fleuve Saint-Laurent. »

De retour à Tadoussac, comme la saison n’était pas encore bien avancée, Champlain voulut employer le temps qui lui restait, à explorer ce qu’il pourrait du bas du fleuve. En attendant que la traite fût terminée, il descendit à Gaspé, pour y recueillir quelques renseignements sur les mines de l’Acadie, et sur les différents postes de traite et de pêche. Ce petit voyage lui donna occasion de relever une bonne partie de la côte du nord depuis Moisie jusqu’au Saguenay.

Enfin le 16 d’août, le vaisseau quitta le havre de Tadoussac, et arrêta à Gaspé, pour avoir le rapport du sieur Prévert, sur les mines qu’il s’était chargé d’aller examiner par lui-même.