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au commencement de son édition de 1613, « qui m’a dès mon bas âge attiré à l’aimer, et qui m’a provoqué à m’exposer presque toute ma vie aux ondes impétueuses de l’océan. » Ce qui ne l’empêcha pas de profiter des occasions de s’instruire, comme le prouvent suffisamment ses écrits. On y trouve en effet, presque à toutes les pages, des observations judicieuses, qui attestent à la fois et de la variété de ses connaissances, et de la rectitude de son jugement.

La faveur constante dont il jouissait à la cour dès 1603 ; la pension et les grades dont le roi se plut à l’honorer, l’amitié et la protection d’hommes aussi distingués que le commandeur de Chaste, le comte de Soissons, le Prince de Condé, le duc de Montmorency, le duc de Ventadour, le cardinal de Richelieu et beaucoup d’autres, montrent assez que son mérite et ses services ne tardèrent pas à être hautement appréciés. Avant même que le maréchal d’Aumont fût mort, c’est-à-dire, vers 1594, il était déjà maréchal des logis, et il continua à occuper ce poste sous les maréchaux de Saint-Luc et de Brissac, jusqu’à la pacification de la Bretagne en 1598[1].

Se trouvant sans emploi, et dans un désœuvrement qui n’allait guère à son âme active et aventurière, Champlain forma le projet de se rendre en Espagne, dans l’espérance d’y trouver l’occasion de faire un voyage aux Indes-Occidentales.

Un de ses oncles, le capitaine Provençal, « tenu pour un des bons mariniers de France, et qui pour

  1. Voyage aux Indes-Occidentales, p. 1.