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AU TOMBEAU DE PHILIPPE II

de travail et l’autre de chambre à coucher, dans ce lit qui donnait sur la Capilla Mayor et lui permettait de suivre les offices. La maison de prières disait ses triomphes, sa gloire. Mais le Roi Catholique n’est plus qu’un moine, prêt à descendre dans son tombeau, qui était aussi celui de son pays. Le tombeau de bronze doré, œuvre de Pompeo Leoni resplendit à l’extrémité de la nef de la Capilla. On y voit, devant le prie-dieu, le vieux roi émacié, hautain, les mains jointes, le regard tourné vers l’autel, dans le grand manteau héraldique où sont ciselés les blasons de ses royaumes. Vanité des vanités, il prie pour l’éternité dans ce couvent, son tombeau et le monument de sa première victoire, entouré de trois femmes majestueuses et hautaines, ses épouses, les mains jointes, qui amplifient et répètent le geste de la prière de l’époux.

CATHERINE DE MÉDICIS
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