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CATHERINE DE MÉDICIS

lique aux Pays-Bas… Pour les affaires religieuses, les renseignements sont assurés par les religieux ses amis que son secrétaire Aguilon 1

connaissait bien, ou parlesecrétaire du nonce 2. L’informateur pour le Levant était un neveu de l’ambassadeur français envoyé en Tur quie, nommé Lusignan 3. Scipion Sardini 4 était un autre infoma teur pour les affaires de finances. Tel est le testament de don Francès 5. Tel est, hélas, le tableau, de

la France catholique vendue à l’Espagne sous le prétexte de la reli gion.

Mais c’est la misère de tout pays qui s’abandonne au contrôle politique d’une autre nation.

1. Aguilon, qui débuta au service du cardinal de Granvelle où il apprit son métier et fut envoyé en France auprès d’Alava qu’il aida et qu’il suppléa pendant ses absences. Ilservit ensuite à Zuñiga et se retira en Espagne après trente-cinq ans de services.

2. Il est remarquable de voir la méfiance marquée par don Francès envers les Nonces. Il assure qu’ils étaient dans la main du roi de France, circonve

nus par des dons d’abbayes, d’évêchés, ce qui n’arrivait pas en Espagne : « Ainsi il faut être très attentif avec eux, surtout lorsqu’ils sont pauvres et cupides, comme celui qui est à présent. » Il convenait à un ambassadeur

espagnol de leur faire le moins possible de visites. 3. L’ambassadeur en Turquie était M. de Noailles. 4. Scipion Sardini, qui devint baron de Chaumont —sur —Loire, banquier italien, épousa Mlle de Limeuil, ancienne maîtresse du prince de Condé.

5. On voit par là quels étaient les informateurs de l’ambassadeur d’Es pagne. L’essentiel venait del amigo, le cardinal de Lorraine.