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CATHERINE DE MÉDICIS

levé ¹, catholique, ami de M. de Lorraine, disait rarement la vérité. Les maréchaux étaient au nombre de six : s’ils avaient été sept, on eût pu les comparer aux sept péchés mortels, d’après le mal et la méchanceté qui se montraient en eux. Le premier était François de Montmorency, fils du connétable, qui précédait les autres en qualité de pair de France, et se découvrait alors comme le principal protecteur des hérétiques. Il allait à la messe, faisait le catholique ; et par là il avait trompé l’opinion publique (de laquelle on dit, très justement, que c’est chose nouvelle en ce pays). Grand entremetteur (allegador) de gens, grand protecteur des rebelles des Pays-Bas, c’est lui qui conduisait avec eux les pourparlers dans le passé. Dans sa maison se retrouvaient tous les émigrés du Pays-Bas. Mais bien qu’ambitieux et passionné, François de Montmorency n’était pas un grand travailleur, aimant trop pour cela le plaisir. Pour le flatter, lui ou ses frères, pour les tromper, on louait communément leur père, qui avait été un homme de grande autorité. La femme de Montmorency était la sœur bâtarde du roi, Diane de France ; terrible sujet, car bien qu’elle se montrát catholique, elle était passionnée pour les huguenots. Mais on ne tenait pas plus compte d’elle que du bâtard d’Angoulème 5. Damville, le second fils du connétable Anne de Montmorency, était celui qui accompagnait le roi à la chasse. Très ambitieux, tenu pour catholique, il ne semblait pas fort intelligent, mais il était très aimé de la reine-mère 6.

Le maréchal de Cossé7 demeurait celui qui menait toutes les affaiviendra par la suite l’informateur de Zuñiga, qui ne le tenait pas non plus pour un homme d’action ni de valeur. 1. Nicolas de Pellevé, évêque d’Amiens puis archevêque de Sens, né en 1518, mort en 1594. Grand ami de l’Espagne par la suite. 2. François, fils ainé d’Anne de Montmorency, gouverneur de Paris et de l’Ile-de-France, maréchal en 1559. 3. Anne de Montmorency, mort à la rencontre de Saint-Denis en 1567. 4. Diane de France, fille de Henri II et de Philippe Duc, veuve du duc de Castro de la maison Farnèse. C’est Anne le Connétable qui avait imposé ce mariage, et voulut que son fils fût le gendre du roi. 5. Le grand prieur dont il a été question. 6. Henri de Montmorency, frère de François, gouverneur du Languedoc, très catholique en effet, qui tendit à devenir le vice-roi de la province, où il faisait pendre les Huguenots. Le serviteur le plus dévoué de l’Espagne, Henri se lèvera pour défendre son frère François arrêté ; il tourna alors et devint le protecteur des Huguenots. Grand soldat et administrateur, il associa sa for tune à celle du roi de Navarre. 7. Arthur de Cossé, seigneur de Gonnor, dit le maréchal de Cossé, un petit