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CATHERINE DE MÉDICIS

N ous voici avec don Francès à Paris, la ville qui lui semblait si huguenote, comme il venait de le dire au temps de la fête de Pâques. Mais c’était surtout parce que Montmorency, le fils du connétable, en était le gouverneur, qu’il y maintenait l’ordre, qu’il en avait refusé l’entrée au cardinal de Lorraine quand il s’y était présenté en armes. Paris demeurait une ville catholique dans son Hôtel de Ville, dans son Parlement, et surtout dans sa population attachée traditionnellement à ses paroisses.

Don Francès écrit de Paris, le 7 mai, à Philippe II : « La légè reté ou plutôt l’insouciance de cette nation est telle que chaque fois qu’on se réunit au conseil, ce qui arrive à présent au moins trois fois par jour, ils en sortent toujours rassurés. On ne peut pas exprimer la joie qui règne à cause des troubles de la Flandre. Le roi et la reine sont à une lieue d’ici, et ils ont mandé le duc et la duchesse de Lorraine. Le connétable rayonne de bonheur à la pensée que les États de Flandres se révèlent pires que ceux de la France, en ce qui concerne l’hérésie et la désobéissance. Le duc de Bouillon 1 demeure en relations avec les Flandres, et les hérétiques ont ici une autorité dont je suis effrayé. Le prince de Porcien voit tous les lundis deux Flamands qui viennent de la forêt des Ardennes… >> 1. Henri Robert de La Marck, duc de Bouillon, gouverneur de Normandie, qui se fit huguenot, mort le 2 septembre 1574 (Brantôme, III, 192). 2. Antoine de Croy, prince de Porcien, qui avait épousé Catherine de Clèves, comtesse d’Eu, fille de François de Nevers. Les deux époux étaient réformés. Antoine devait mourir le 5 mai 1567 à vingt-six ans.