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CATHERINE DE MÉDICIS

Car à Paris, quand la cour y séjourne, la ville est animée, et les marchands font des affaires. Ronsard l’avait bien compris durant le grand voyage : Vostre Monceau tout gaillard vous appelle, Saint Mor pour vous fait sa rive plus belle, Et Chenonceau rend pour vous diaprez De mille fleurs son rivage et ses prez ; La Tuillerie, au bastiment superbe, Pour vous faist croistre et son bois et son herbe, Et désormais ne désire sinon Que de porter sur le front vostre nom ! Depuis longtemps le poète avait exhorté la reine-mère à rentrer, cela dès le printemps, lorsqu’elle était en Provence : car le Rhône impétueux ne valait pas, selon lui, la Seine, ni Marseille, Paris.

Le mercredi 1er mai 1566, on quitta Saint-Maur pour diner à Paris, au beau logis de Mme du Perron, au faubourg SaintHonoré. C’est

Marie-Catherine de Pierre-Vive, dame du Perron, femme d’Antoine, seigneur du Perron, dont le fils Albert sera le maréchal de Retz. Les Gondi venaient de Florence et Antoine avait fait une certaine fortune à Lyon. Consul de la « nation florentine », il avait épousé en 1516 cette Catherine de PierreVive, d’origine piémontaise ; en 1520, le ménage avait acheté la terre et le château du Perron, près de Lyon, d’où leur titre¹, Marie de Pierre-Vive était lettrée : Catherine de Médicis la connaissait depuis si longtemps, l’ayant trouvée à Lyon, en 1533, lorsqu’elle épousa le roi Henri II. Le mari s’occupa de la maison du dauphin. Ainsi il était venu s’établir à Paris, dans l’hôtel de la rue SaintHonoré, non loin des Tournelles. Le ménage avait eu neuf enfants. Et c’est grâce aux conseils de la dame du Perron que Catherine avait eu des enfants : du moins la reine-mère le croyait 3. La dame du Perron était restée la gouvernante de Charles IX, celle de Henri III, celle de Marie-Stuart. Gouvernante d’enfants, 1. L’ambassadeur a présenté par la suite des vues fort intéressantes les Gondi, dont une branche résida à Valence en Espagne, et fut plus espagnole qu’italienne. Ces banquiers ont prêté beaucoup au cardinal de Lorraine qui lia leur sort avec celui de leur maison. Ces Gondi seront les informateurs de l’Espagne (15 janvier 1569). 2. Les relations espagnoles noteront par la suite que c’est à cause de ces artifices que les enfants de Catherine ont été maladifs. D gitized by


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