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EN NIVERNAIS AU TEMPS DE PÂQUES

Philippe II, adressées à la reine-mère, qui lui accordaient l’audience qu’il n’avait pu obtenir encore. Le duc de Nevers vint visiter par trois ou quatre fois l’ambassadeur espagnol, traduisant le désir que la reine avait de lui parler au sujet du mariage projeté de Charles IX et d’Elisabeth d’Autriche.. Don

Francès lui demanda : — Croyez-vous au succès de cette négociation ? — Il y a lieu d’y prêter attention, car nous savons que la réussite est entre les mains du Roi Catholique. Et aussitôt le mariage conclu, on chassera les ministres de France, et la foi sera ainsi relevée.

La réponse de M. de Nevers traduisait la pensée exacte de la reine-mère. Son ardeur était toujours à placer ses enfants. Et chaque fois que Catherine attendait un service du roi d’Espagne, elle invoquait la similitude des vues quant à la religion catholique, et la promesse verbale qui fut certainement donnée à Bayonne d’expulser de France les ministres huguenots. Mais ce n’était là que paroles captieuses.Don Francès le remarqua et dit : Ainsi, reconnaissez donc qu’il est dans vos moyens de le faire ¹.

www. Le duc de Nevers se fâcha, puis il se prit à rire. Et il commença de parler aussitôt de la Floride. Le massacre touchait infiniment les Français qui avaient vraiment leur échec sur le cœur. L’exploitation de cette affaire, suivant don Francès, était l’œuvre du chancelier Michel de L’Hospital et de Lansac. Par là on excitait les gens, en exagérant la cruauté montrée par les Espagnols en cette circonstance. Et don Francès était également informé qu’on armait quatre navires à Bordeaux et deux à Bayonne, et un autre encore qui n’était pas entièrement payé pour Philippo Strozzi. Don Francès avait surpris d’ailleurs un autre secret. Un émissaire venu du Danemark s’était présenté sous le prétexte d’un engagement de 2000 arquebusiers. Or il était venu à la cour pour proposer l’union de la fille d’Auguste avec Henri duc d’Anjou, et peut-être, comme il l’avait su particulièrement, avec le roil

Tels étaient les pièges tendus, tandis que le temps de Pâques réveillait les champs et la campagne. 1. Relever la foi, chasser les ministres : D gitized by