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CATHERINE DE MÉDICIS

N Nivernais la richesse est dans la prairie, le bétail et les bois.

Chacun pouvait le remarquer, ce lundi de Pâques, tandis qu’on allait à Theneville, pour gagner de là le château de Tracysur-Loire. Le lendemain, on traversait Grossouvre pour gagner la Guerche dont le château appartenait au duc de Nevers. Le duc de Nevers était alors Louis de Gonzague, issu de la maison de Mantoue.

Louis de Gonzague, frère du duc de Mantoue, que l’on nommait M. de Nevers, avait vingt-cinq ans. Envoyé tout enfant à la cour de France, comme un gage d’amitié donné à Henri II par ses alliés de Mantoue, il avait été fait prisonnier à la journée de SaintQuentin. Délivré par les Espagnols, il était retourné vivre à la cour enchanteresse et raffinée de Mantoue, s’initiant aux finesses de la diplomatie, le duc l’ayant employé au traité de Cateau-Cambrésis. On désignait Louis de Gonzague par ce titre de prince de Mantoue qu’il portait sous François II au temps où il avait repris du service en France. C’est là qu’il avait épousé, le 4 mars 1565, Mlle de Nevers, Henriette de Clèves, héritière du Nivernais et du Rethelois. De là le nom de duc de Nevers donné à Louis de Gonzague. Prince des plus catholiques, en grande partie italien, discret, raisonneur, grand travailleur, de caractère difficile, M. de Nevers était l’intelligence même. C’est en Nivernais que don Francès dut faire la connaissance de Louis de Gonzague. L’ambassadeur d’Espagne était venu à Nevers pour attendre Charles IX. Mais Villeroy lui apporta tout à coup des lettres de


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