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CATHERINE DE MÉDICIS

roc, hors de l’atteinte des sapes, loin du cercle peu franchissable des montagnes, végétait entre ses vieilles murailles et quelques tours. Une grande et belle fontaine pour l’usage et commodité des habitants avait été détruite par ses voisins de Cusset : en haine des gens de Vichy, ils avaient rompu les conduites à l’intérieur de la ville. La chapelle Saint-Blaise, le moutier, possédaient des eaux chaudes, déjà estimées par les malades atteints de la goutte, les infirmes, et les « rogneux », tandis que les eaux soufrées envigoraient les femmes stériles. Mais ces eaux, moins chaudes que celles de Bourbon-Lancy, étaient loin d’avoir leur renommée. C’est à Bourbon-Lancy qu’on allait alors recouvrer vigueur et santé.

On passe l’Allier sur un long pont de bois, assez dangereux, pour entrer dans la Limagne d’Auvergne. C’est ici une aimable vallée, de quinze lieues peut-être ; et l’on pouvait voir, paissant sur les collines, de nombreux troupeaux de vaches, et surtout de moutons dont la laine pendait jusqu’à terre. Partout on cultivait le blé, la vigne donnant un vin excellent ; partout l’on voyait de frais pâturages. Voici Saint-Priest-Bramesant, pauvre village ; Maringues, la jolie petite ville où étaient des tanneries, donna une entrée (28 mars). On traversa la plaine, pour gagner Pont-du-Château qui dominait fièrement l’Allier et appartenait au sire de Curton. Ici, nous sommes chez les Chabannes, seigneurs de Curton, ancienne famille militaire, alliée aux La Tour dont descendait la reine-mère ¹.

Charles IX devait coucher le soir même à Dusset, petit château de Catherine de Médicis qui se trouvait au milieu d’un bois. Le lendemain 29, on prit le chemin qui suivait d’abord la rivière, grimpait ensuite à travers les hauteurs ; ainsi on arriva à Vicle-Comte, appartenant également à la reine-mère. On repasse l’Allier sur un pont de bateaux pour continuer vers Saint-Amant, beau château et petite ville, près du lac, et SaintSaturnin dont le joli manoir, dominant la montagne, appartenait aussi à Catherine de Médicis. De là on regarda le Mont-Dore, a toujours couvert de neige ». Il l’était du moins en cette saison. 1. Dans des déclarations pour les années 1542-1555, de la paroisse de Chastres, etc., nous lisons un dénombrement de la Tour, avec cette mention : « la royne… dame de La Tour (Arch. Nat., Q¹937). 2. Dallet, plutôt.