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LA FOI VA DISPARAÎTRE

EPUIS le Iz mars, le connétable, l’amiral et le cardinal de D Châtillon avaient quitté Moulins. Le jour de leur départ, accompagner plus loin que leur porte. On se souvient que le connétable avait fait cependant tout son possible pour persuader au cardinal de Lorraine de se trouver à la fenêtre de son logement, car il aurait voulu que l’amiral, sur son chemin, eût l’occasion de tirer sa révérence au cardinal. Or ce dernier avait fait fermer les fenêtres et les portes de sa maison, ce jour-là. Ainsi, les passions demeuraient ardentes, malgré les signatures données, malgré les baisers échangés. A Châtillon, qui était sur une route empruntée par les étrangers, l’amiral dut par la suite augmenter la garde pour sa sûreté. Don Francès pouvait bien s’en réjouir. En dépit de sa fièvre et de sa maladie, il s’efforçait de voir les choses calmement. Dans l’après-midi du 19 mars, par exemple, le cardinal de Lorraine lui envoyait dire que son insistance énergique auprès de la reine l’avait obligée à provoquer trois « bonnes actions » : 1° le roi avait appelé le chancelier, et lui avait dit qu’il voulait que désormais on n’envoyât aucune dépêche concernant la foi catholique sans qu’il l’eût vue le premier et l’eût signée de sa main ; 20 qu’aucun secrétaire ne signerait les lettres de cette sorte, excepté les quatre secrétaires [d’État ; 3° qu’on ne donnerait aucune charge sauf à des personnes vivant catholiquement et réputées telles.

Don Francès, jamais satisfait, riposta immédiatement :


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