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JUSTICE DE FRANCE

VII

LES CONSEILS ROMPUS

ES conseils succèdent aux conseils, comme l’écrit don Francès, le 7 février, remerciant son maître Philippe II des marques de sympathie et de faveur qu’il lui avait témoignées durant sa maladie : « Tous les jours on publie en grande pompe des pragmatiques qu’on n’observera plus le len

L

demain ». Un courrier arrivait de la part de M. de Fourquevaux ;

et le commissaire Salcède 1 était venu de Metz. De longs conseils avaient été immédiatement tenus.

La reine-mère avait envoyé dire à don Francès que bientôt elle mettrait ses affaires dans un tel ordre que le roi d’Espagne en serait satisfait, qu’on abandonnait les voyages projetés en Lorraine, que l’on partirait bientôt pour Paris. >

Cette dernière nouvelle n’est pas sans donner des inquiétudes à l’ambassadeur espagnol. Il pense que le connétable va emme ner avec lui l’amiral, et peut —être réussira —t — il à persuader la reine d’aller à Châtillon, pour honorer cette maison… Aller à Châtillon… Ce serait affreux, intolérable. Nous avons vu cependant ce qu’était Châtillon, un grand domaine féodal et français.

Mais l’amiral demeure aux yeux de don Francès l’hérétique. Il observe ce dernier à Moulins, quand Coligny accueille le commissaire venu de Berne. Le Bernois a déclaré que rien qu’en faisant observer l’édit d’Orléans, la reine —mère se procurerait

déjà la bonne amitié et l’alliance de ce canton. 1. Sans doute Pierre Salcède, considéré comme un très dangereux intri gant, ni huguenot, ni catholique, mais athée, suivant Meurisse.