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CATHERINE DE MÉDICIS

famille et chez le gentilhomme. A Rouen, au Parlement, le chancelier avait fait confirmer l’édit de pacification, la défense du port d’armes ; enfin, toujours au Parlement de Rouen, après la prise du Havre sur les Anglais, le chancelier avait fait déclarer le roi majeur (1563).

Il y avait près de trois ans de cela. Ainsi le roi a pu grandir et la reine-mère gagner du temps. Depuis deux ans et demi, on promenait Charles IXà travers la France ; on montrait au pays que le roi, et la reine-mère étaient toujours de bons catholiques, en dépit des calomnies suscitées par ceux qui avaient voulu faire naître chez nous des ligues. Chacun avait donc pu voir qu’il était souvent possible de faire vivre, en dehors de l’atmosphère d’émeute, deux religions. Un peu partout, le chancelier avait parlé sévèrement aux Parlements, leur rappelant la grande ordonnance d’Orléans, les édits de tolérance qu’il convenait d’appliquer, et non pas de discuter, leur proposant une réforme profonde de la justice et surtout celle de leurs mœurs.

Ici Michel de L’Hospital se montrait incomparable, un technicien. Le chancelier était laïc, tout français, gallican, et serviteur du roi.

A Moulins, on ne réunira pas les États-Généraux, qui forment de trop larges assises, où l’on siège en trop grand nombre, les États amenant, le plus souvent, confusion et irrésolution. On tiendra une assemblée de notables, plus souple, sous la présidence de Henri, duc d’Orléans, fait récemment duc d’Anjou, le frère du roi.

On en finirait d’abord avec la querelle des Guises et des Châtillons, au sujet de l’assassinat de François de Guise, et de la participation supposée de Coligny dans ce meurtre. Il convenait de rendre un jugement, toujours ajourné, qu’on pouvait espérer le dernier. Puis on donnerait au pays, qui avait tant besoin d’une sérieuse réforme dans son administration et dans sa justice, un statut confirmant les édits déjà éprouvés, adapté aux besoins des temps nouveaux,