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L’ASSEMBLÉE DE MOULINS Moulins, nous sommes, on peut le dire, au terme du A voyage. Ici sera faite la mise au point de l’enquête à tracœur à Michel de L’Hospital, le chancelier, et demeurera sa grande œuvre.

Rendez-vous à Moulins avait été donné, au nom du roi, à Messieurs de Guise, aux Châtillons, à la plupart des princes, aux présidents des cours de Parlement. Il convient, avant de mettre en ordre les affaires du royaume, d’apaiser le différena entre les Guises et les Châtillons. Dans cette assemblée des notables et même au conseil vont se rencontrer les chefs des deux factions : le princé de Condé, le cardinal de Lorraine et les Guises, les Châtillons et l’amiral, Damville et Montpensier, c’est-à-dire les chefs de partis les plus opposés parmi les huguenots et les catholiques. Ainsi on pourra donner à la France réconciliée un statut adapté aux temps qui viennent. Telle est la pensée du chancelier, Michel de L’Hospital, traduisant celle de la reine-mère. Que les consciences fussent libres naturellement, était un concept que ne pouvaient partager les croyants de ce temps, catholiqués ou huguenots, pas plus à Genève qu’à Rome. La foi même, les intérêts en présence, les passions et la violence des hommes ne l’eussent permis dans aucun camp. Mais le pays avait besoin de la paix à l’intérieur, d’un renouvellement et d’une réforme ; et dans les deux camps, chacun l’accordait. Allait-on prolonger les troubles, nés de la diversité des « opinions » qui règnent en la religion, comme le disait le chancelier ? D gitized by