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SUR LE CHEMIN DE BLOIS

prince de Condé, M. de Porcien, le duc de Bouillon, Longueville et sa mère, autant d’hérétiques, Gramont, La Rochefoucauld, et cinq ou six mille autres huguenots. On attendait encore l’amiral, M. d’Andelot, le maréchal de Montmorency, bien que le roi les eût priés de ne pas venir. L’accueil fait aux huguenots fut cependant des plus froids. Au jugement de don Francès, voyant que le passage vers Paris leur était fermé, et se sentant perdus ici, les réformés s’étaient décidés à partir pour Moulins, sous prétexte que les vivres manquaient à Blois… Ici tout n’était que misère et malheurl Car Mme de Vendôme s’étant arrêtée dans la maison du roi, on avait organisé dans son logement des prêches, où les courtisans et les gens de la ville se retrouvaient. Charles IX et Catherine s’étaient montrés très affectés d’ailleurs par ces prêches. Ils avaient essayé de persuader Jeanne d’Albret ; mais on avait rencontré une telle résistance de sa part que le roi avait dû défendre à toute personne de la cour et de la ville l’entrée du logement de Mme de Vendôme. On avait mis des gardes à sa porte. Tous les chefs hérétiques suivaient maintenant le roi ; et le cardinal de Châtillon paraissait habillé en rouge. << Le connétable vient d’arriver ici. Il n’y a pas d’autre homme pour tirer l’épée pour son roi, ce que j’ai cru de mon devoir d’écrire à Votre Majesté », écrit don Francès à Philippe II. Mais on disait aussi que l’amiral et M. d’Andelot devaient apporter une pétition pour la « huguenoterie », afin d’être autorisés à faire leurs prêches, le 15 ou le 20 janvier. Enfin aucun des Guises n’était présent à la cour. Le roi essayait bien de les faire venir, mais ils tenaient fermes jusqu’à présent dans leur abstention. Je crois cependant qu’ils cèderont, disait don Francès, car le connétable et le chancelier font d’eux cequ’ils veulent » >. Rambouillet, l’aîné, était envoyé en Écosse. L’ambassadeur français qui devait aller en Turquie n’était pas cependant parti encore ; et les Turcs, jusqu’à présent, ne semblaient pas en bons termes avec les Français,