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CHÂTILLON-SUR-LOING

E roi et la reine avaient l’intention de rester encore dix à douze jours à Tours. Subitement, don Francès les vit partir, le 2 décembre, disant qu’ils se rendaient à la Bourdaisière, une bel maison entre Tours et Amboise, que dans cette dernière ville on célébrerait la Noël, et qu’à Blois, on allait convoquer les États.

Nous sommes à la Bourdaisière chez les Babou. Jean Babou est gentilhomme de la Chambre, maître de la garde-robe. Il a épousé la fille de Florimond Robertet, ministre d’État de Henri II. Que ses filles sont jolies ! On peut nommer Marie qui a épousé le comte de Saint-Aignan ; Françoise, mariée à Antoine d’Estrées, célébrée par Ronsard, et qui sera la mère de Gabrielle d’Estrées ; Isabeau, le petit lys de Ronsard, qui chantera si bien en s’accompagnant à l’épinette ; Madeleine, Diane qui seront toutes belles et galantes !

On quitte le pays du tuffeau où les gens habitent, sous la roche, des salles dont les cheminées surgissent dans le gazon. On couche à Chenonceaux, dans le château appartenant à la reine. Là on se repose trois jours, dans cette belle demeure qui rappelle encore l’antique moulin, mais seulement par la longue galerie que Philibert Delorme a jetée sur les cinq arches enjambant le Cher. Catherine y conserve ses antiquités ; et dans le charmant logis, elle a son cabinet où elle se retrouve vraiment chez elle. La cour gagne Amboise où les enfants avaient grandi. Les ponts de la Loire franchis, on déjeune aux tavernes d’Escures ¹, avant d’arriver à Blois (5 décembre). 1. Ce point de la route touchait à la Loire, D gitized by