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CHÂTILLON-SUR-LOING

pour porter l’hermine de Bretagne. Gaucher de Châtillon, comte de Porcien, fut connétable de France. La tradition de la famille est de tenir l’épée.

Le nom de Coligny est celui d’une localité de l’ancienne province de la Bresse, aujourd’hui dans le département de l’Ain. Gaspard Ier, devenu seigneur de Châtillon, avait épousé en 1514, Louise de Montmorency, la sœur du connétable. Ce Coligny avait suivi François Ier en Italie, et fut fait maréchal de France. Louise de Montmorency semble bien avoir été une femme d’un extraordinaire caractère, d’une insigne piété, mais qui entendait correspondre avec Dieu sans intermédiaire. Elle mourut sans vouloir être assistée d’un prêtre. Louise de Montmorency, la mère de Gaspard, de M. d’Andelot et d’Odet, a versé dans le sang des Coligny ce besoin de servir sans intermédiaire, l’ardeur et l’orgueil des Montmorency, qui va retrouver ce qu’il y a de sérieux, de nuancé, de grave dans l’ascendance paternelle. Le connétable de Montmorency, tout puissant, a ouvert, lui, le chemin à ses neveux. Gaspard, né le 16 février 1519, fils de maréchal, fut créé amiral ayant dépassé la trentaine. Admirablement élevé et instruit par Nicolas Bérauld, ami d’Érasme et de Berquin, entraîné à lire Cicéron et Ptolémée, il était passé au service sur sa quatorzième année ; il fit ses premières armes à vingt ans dans le Luxembourg et la Flandre, où il attrapa un coup de mousquet au siège de Montmédy (1542). Arquebusé à la gorge l’année suivante, on le retrouvera, à peine guéri, servant en Italie, volontaire, blessé encore une fois à Cérisoles. Brantôme a célébré sa vaillance et sa hardiesse. Gaspard lui avait dit en ce temps-là que, a bien qu’il fût assez favorisé à la cour à cause de son oncle, M. le connétable, jamais il ne se souciait guère de s’y amuser, ni en ses faveurs, mais s’allait promener là où il avait des coups à donner ». Il va participer aux opérations de Boulogne contre les Anglais qu’il méditait d’aller attaquer chez eux avec l’aide des Ecossais. Gaspard montre déjà dans ses propos cette liberté qui le caractérisera par la suite. Fait colonel général à vingt-huit ans, c’està-dire commandant de toute l’infanterie française (1547), il sut maintenir ses troupes dans un ordre apprécié, veillant à la sécurité de la Picardie et du Boulonnais. C’est Gaspard qui eut cet honneur de rentrer dans Boulogne, restituée par l’Angleterre (1550) et D gitized by