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REGARDS VERS LA FRANCE

HATILLON-SUR-LOING, la résidence des Coligny, le « Temple des Châtillons », comme l’avait écrit Ronsard, rien ne représente mieux le gentilhomme français, la mode nouvelle.

Les terrasses à l’italienne, des logis clairs ont succédé à la vieille forteresse sur la motte féodale, dans ce pays des forêts et des cultures ¹. Il y avait là, un ensemble imposant de murailles, de poternes, de logis, de casernements, de tours, qui donnaient tout à la fois l’idée d’un réduit, d’une vaste exploitation rurale, d’une petite forteresse, d’un logis où se montraient aussi les grâces mythologiques.

Mais en vain on chercherait à Châtillon le temple imaginaire, dédié par Ronsard, à l’exemple des Grecs et des Romains, à Odet de Coligny :

Sur la rive où le Loing traînant sa petite eau Baigne de ces replis les pieds de son chasteau… Le temple de marbre, avec les statues d’Anne de Montmorency sous le déguisement du dieu Mars, les portraits du cardinal Odet de Coligny en Mécène et de l’amiral son frère, avec les peintures représentant les exploits des Montmorency, n’a jamais existé que dans l’imagination du poète, ou bien à l’état de programme pour des peintres et des architectes de ce temps. Châtillon, c’est la noblesse de France, avec son sens des réa1. Girodet, vers 1800 en a conservé le souvenir, car une grande partie de ces constructions ont disparu.


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