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REGARDS VERS LA FLORIDE

ON Francès croyait de son devoir d’informer Philippe II de l’état du royaume, afin qu’il pût con endi ce qui s’y passait.

Voici d’abord ce qu’il disait de l’Église. Les prêtres ne résident jamais, là où c’est leur devoir de le faire ; et si quelques-uns résident, c’est qu’ils sont des huguenots, ou des athéistes, et alors ils font plus de mal que de bien. Car celui qui parmi eux est réputé catholique, lorsqu’il réside, procède avec faiblesse envers les hérétiques dans la crainte de rompre l’édit d’Orléans. Ils se montraient si peu zélés, d’une manière générale, qu’ils n’étaient utiles ni pour leurs chapitres, ni pour leurs paroissiens. Leur tiédeur même était un encouragement pour ceux qui ne croyaient pas ¹. Tout cela relevait le courage des réformés. Au fond, le principal pour eux était de tirer un profit des églises, et ils ne s’occupaient pas du reste. Le mal a augmenté considérablement. C’est à ce point que pas même un pauvre ramassé dans la rue ne voudrait devenir moine dans les couvents ni entrer dans les églises pour se faire sacristain. Aucun enfant ne veut servir la messe ou étudier pour devenir clerc.

Les bénéfices et les abbayes, il y en avait en grande quantité, mais de peu de rapport 2. Aussi le clergé se trouvait-il très pauvre et se montrait-il fort découragé.

1. Il donne comme exemple le cardinal d’Armagnac. 2. Tout ceci est vrai par rapport à l’Espagne. Je donne l’analyse du rapport du 19 novembre 1565. D gitized by