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L’ENTRÉE À TOURS

L’ENTRÉE A TOURS 33I

mangeraient de la viande en carême. On ferma les portes, hormis deux, qui furent gardées. Quelques pièces du château furent essayées. Les principaux de la religion subirent un interrogatoire. On les retint prisonniers chez l’archevêque. Or un jour 300 cavaliers des notables de Tours se présentaient en bon équipage devant Montpensier qui apprenait d’eux que 3 à 4.000 hommes assistaient aux prêches. Montpensier dut se réfugier dans sa maison de Champigny. Mais au mois de juillet, ce fut le désordre. Les troupes de huguenots quittent la ville (11 juillet 1562). Le 13, à Vendœuvres, leurs compagnies étaient bousculées par les troupes de Villars. Les catholiques donnent bien à ces huguenots battus la permission de rentrer en leurs maisons de Tours. Mais la populace catholique se rua contre eux. On sonna le tocsin, on les cerna dans l’église de la Riche. Le Moine Richelieu les trouva chantant des Psaumes, les salua à coups de pistolets. En cinq à six jours la rivière fut couverte de corps de gens massacrés (140 peutêtre). La ville fut pillée, saccagée, et le cœur du président Bourgault, promené. Alors rentra M. de Montpensier qui fit dresser gibets, roues et potences. Du satin de Tours, Richelieu en avait à vendre à l’aune pour la longueur d’une lieue ; et ses compagnons, des capitaines ne possédant rien, achetaient des terres de 30.000 à 40.000 francs, payement comptant. Voilà le pauvre état de Tours, qui se prolongea longtemps encore… Quand il était venu à Paris, au mois de janvier 1565, pour rassurer la population sur les projets qu’on lui prêtait, l’amiral Gaspard de Coligny avait dénoncé devant le conseil, réuni pour l’entendre, les mauvais desseins de ses adversaires et le massacre à Tours, de ceux de la religion « à enseignes déployées » en présence même de celui que le duc de Montpensier avait envoyé pour rétablir la paix. D gitized by