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CATHERINE DE MÉDICIS

dredi 9, on déjeunait à Lerigné. Après avoir passé le Loir, au pont de Durtal, on allait coucher au château de M. de Vieilleville François de Scépaux, qui venait d’être fait maréchal de France, succédant à Saint-André. « Hardi compagnon », comme on le nomme, vétéran des guerres d’Italie et de Metz, le maréchal de Vieilleville était un homme adroit, qui sera chargé de missions à Londres et à Vienne, où il ira, remplissant le vœu de Catherine, demander la main d’Elisabeth d’Autriche pour son jeune maître. On passa deux jours à Durtal. Le roi repart, le lundi 12 novembre, pour déjeuner à Jarzé, beau village et château, et coucher à Baugé, petite ville qui donne une entrée. Le 13, on déjeune à Mouliherne sur la rivière de Rivaroles et l’on couche à la Ville-aux-fourriers, qui n’est qu’un petit château.

Mais dans la belle abbaye de Bourgueuil qu’entourent les vignes, on s’arrête cinq jours (14-19 novembre). La reine-mère écrira à la duchesse de Guise que ce lieu est le plus beau qu’elle vît jamais, qu’elle y a pris bien du plaisir, et fêté l’hôte qui n’était autre que Louis de Lorraine, cardinal de Guise. On déjeune le 19 à Ïngrandes, petit village qui sépare l’Anjou de la Touraine, et l’on couche à Langeais, gros village et château. Tous les habitants vont recevoir le roi à une demi-lieue, tenant en main une petite botte de paille en signe de la fidélité due à leur seigneur quand il fait sa première entrée. Le 20, déjeuner à Maillé ¹, bon village et château sur la roche ; après quoi on passe la Loire en bateau pour gagner le Plessis-les-Tours où Charles IX couche dans le château de Louis XI, avant de faire son entrée au paradis de la Touraine.

1. Le compte de bouche donne des bécasses, alouettes, bécassines, perdrix ramiers, etc. (Bibl. Nat., fr. 25755). D gitized by