Page:Champion - Catherine de Médicis présente à Charles IX son royaume, 1937.pdf/336

Cette page n’a pas encore été corrigée
322
CATHERINE DE MÉDICIS

son propre. Montmorency ne s’oublia jamais. Il avait l’habitude de figurer, ce qui était juste sur les états de paiement, qu’il signait pour ses hommes, ses serviteurs, ses soldats. A ses biens, il pense. Car il a fait dresser à Paris, son testament, le 21 janvier 1563. A François maréchal de France et gouverneur de Paris et de l’Ile de France, devaient revenir le duché de Montmorency, le beau château de Chantilly et ses dépendances, la merveille d’Écouen, ses fiefs environnants, Dammartin, l’IsleAdam, la seigneurie de Préaux en Normandie, la baronnie de Châteaubriant et de Broons en Bretagne, d’autres en Anjou, le bel hôtel de Montmorency, rue Sainte-Avoie à Paris (en tout 50 fiefs).

A Henri, gouverneur du Languedoc, la baronnie de Damville, dont il portait déjà le nom, celle de Fère-en-Tardenois, la demeure de Compiègne, l’héritage de M. de La Rochepot, frère du connétable et la belle maison de la rue Saint-Antoine (23 fiefs). Charles eut Méru, dont il porta le nom, les terres de Bourgogne, les vicomtés de Montreuil et de Melun, le vieil hôtel de Montmorency, rue Saint-Antoine. Et Guillaume reçut Thoré, Dangu, Montberon, la Prugne-au-Pot, avec la maison de la Couture Sainte-Catherine.

Les filles mariées recevaient chacune trois mille écus d’or, et les religieuses cinq cents. Suivant la vieille tradition romane, le survivant des deux époux, comme il convient, devait jouir de l’usufruit. Et comme Madeleine de Savoie ne mourra qu’en 1586, les enfants de Montmorency, pendant vingt ans, demeurèrent dans une situation inégale à leur rang.

Et de l’héritage de Montmorency l’on peut dire que c’est la nation qui eut la meilleure part, avec Chantilly, les tombeaux et l’église de Montmorency, Écouen avec ses vitraux et la galerie de Psyché, qui abrita les Captifs de marbre de Michel-Ange, les livres de son trésorier Groslier, les émaux du Banquet des Dieux de Léonard Limousin.

Montmorency et la France : telle est la double cause du connétable. Il l’avait défendue par la diplomatie, et aussi de son épée. Et d’une manière plus générale encore « il avait servi » la conscience, la justice et les libertés. Le qualificatif de politique est resté au parti qui représenta ses idées, que les siens développèrent, mais justement.

D gitized by