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À CHATEAUBRIANT

France à vingt-neuf ans, filleul de François Ier, il a épousé Jeanne de France, la fille-bâtarde de Henri II ; comme gouverneur de Paris, il se montre libéral s’il en fut, tolérant, ami des arts.

Le second est Henri, né en 1534, qui reçut le titre de Damville ; alors catholique ardent et même provocateur, brillant et spirituel, il épousera Antoinette de La Marck, fille du duc de Bouillon. Colonel de chevau-légers en Piémont, il administre, on l’a vu, comme lieutenant-général et gouverneur, le Languedoc. Si zélé, et même agressif, il ira toujours vers la modération. Le troisième est Méru, né en 1536, qui va avoir vingt ans. Lui aussi est un soldat, et le premier colonel général des Suisses. Gabriel, baron de Montberon, était mort héroïquement aux côtés de son père, blessé à la même bataille de Dreux (1562). Et la plaie demeura ouverte au cœur du connétable ! Guillaume de Thoré, qui n’a pas vingt ans, est lui aussi soldat, qui épousa Anne de Lalaing, et sympathisa avec la Réforme.

Des sept filles du connétable, l’aînée Éléonore, filleule de la seconde femme de François Ier, fut mariée au vicomte de Turenne, de l’antique maison de la Tour d’Auvergne, que Catherine de Médicis considérait comme son sang ; et c’est par là que Montmorency se trouvera être le bisaïeul du grand Turenne, comme il le sera du grand Condé par Damville. Jeanne de Montmorency fut unie à Louis, seigneur de la Trémoille, la plus puissante famille du Poitou, et la plus riche. Catherine de Montmorency, filleule de Catherine de Médicis, épousa un Ventadour, de la maison de Lévis. Marie de Montmorency, s’unira à Henri de Foix, de la branche de Candale.

Et les trois dernières filles du baron épousèrent les trois plus belles abbayes de France : Anne, si jolie et chérie, devint abbesse de la Trinité de Caen ; Louise, religieuse à l’abbaye de SaintPierre de Reims ; et Madeleine, religieuse à Fontevrault. Voilà peut-être un des meilleurs exemples de ce qu’était une grande famille française. Un « bon père », tel se montrait Montmorency, avec le risque de servir, de s’enrichir, et de mourir pour le pays, ce qui lui advint.

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