vers la Bretagne, et elle sera de retour à Blois vers le 20 octobre. On voit bien, remarque l’ambassadeur, qu’elle n’est pas pres sée ; en effet, elle ne désire aller à Paris que pour toucher de l’ar
gent. La reine avait cependant promis de se trouver dans la capi tale au mois de novembre, pour arranger à cette époque les 1
choses de la religion. M. de Loches 1 venait d’être appelé pour être attaché à la personne du roi : M. de Birague était nommé
gouverneur à Lyon, tous deux de bons catholiques. Et l’ambas sadeur envoyé en Espagne est M. de Fourquevaux, tenu par les catholiques comme un homme des plus intelligents, à l’esprit si vif.
Il s’agit du noble Raymond de Rouer, sieur de Fourquevaux. Un rouer, c’est un chêne, l’arbre du pays toulousain. Soldat, diplo mate, lecteur de Polybe, de Frontin et de Machiavel, ayant admirablement administré Narbonne, tenu en respect hugue
nots et catholiques, et pacifié Toulouse, Fourquevaux, l’homme grave, au front sillonné de rides, au regard sévère, allait surveiller
les Espagnols. Et dans le mouvement diplomatique, on signalait Charles IX avait nommé un ambassadeur pour se rendre vers
que
le Turc, qui était un parent du connétable. Est-ce une feinte pour impressionner le roi d’Espagne ou le pape ? Mais, lui, don Francès, en a assez.
Il supplie Philippe II d’envoyer un autre représentant pour le relever. Il se sent bien malade ; et il a tant besoin de mettre un peu d’ordre dans ses propres affaires. Il a dû séjourner à Poitiers ; il va cependant rejoindre Tours où la reine-mère lui avait demandé d’attendre la cour. 1. Suivant Don Francès, ou M. de Loges. Ce doit être M. de Losses, Jean
de Beaulieu, grand maréchal de camp ( Brantôme, t. V, p. 126).