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CHEZ LES GRISONS POITEVINS

On fêta à Champigny la Saint-Michel, fête de l’Ordre et du pays.

Le lundi 1er octobre, on déjeune à Marçay, petit village avec un château pour aller coucher au fort beau manoir de Chavigny, Le lendemain, on arrivait à Fontevrault, l’agréable et noble abbaye des religieuses. On prit la route vers la Bretagne, au sud de la Loire, quand venait la saison pluvieuse. On s’arrêta à Brezé, fort beau château, le 3. Et le seigneur du lieu, d’une famille très agissante de vieux serviteurs de la maison d’Anjou puis de celle de France, de la race des grands veneurs, tint ce jour-là maison ouverte à tous. Puis on traversa le grand et beau village de Doué le 4, pour coucher à Martigné-Briand ; le vendredi 5, on déjeune à Notre-Dame d’Alençon, pauvre village, et l’on couche à Brissac ¹ qui domine de son grand château le vallon de l’Aubance. On traverse Chemillié et Jallais le 8, pour arriver à Beaupréau le lendemain, dans le val de l’Evre. Ici est la demeure du prince de La Roche-sur-Yon, Charles de Bourbon, le frère de M. de Montpensier, comme lui un bon catholique. Mais don Francès ne l’aime pas. Il voit en lui une sorte de modéré. M. le prince a fait l’éducation de Charles IX avec M. de Cipierre ; et il avait du bien, ayant épousé Mme Philippe de Montespedon, qui surveillait, non sans rigueur, les demoiselles de la cour, ce dont elles chargeaient plutôt le mari que la femme. Celui qu’on nommait le grison fidèle » était bien malade. S’il faut en croire cette bonne langue de Mlle de Limeuil, qui le détestait on l’a vu, il n’eût été qu’un brutal, un homme léger et surtout un ivrogne. Cette accusation n’indique pas un penchant favorable pour la santé de M. de La Roche-sur-Yon, qui déclinait et se trouvait mal depuis quelque temps déjà. Il a fait cependant préparer un déjeuner triomphall Mais il semble tout à coup mourant. Et Charles IX ne veut pas apporter quelque gêne à son précepteur. Il allait déjeuner et coucher à l’abbaye des religieuses à la Regrippière, tandis que M. le prince décédait le lendemain en son château. La reine-mère, comme on l’assure à don Francès, doit se diriger 1. Cossé : voir l’itinéraire donné par Barthélémy Roger (Lettres de Cathevine, t. X, p. 161).

2. M. de Cipierre est par contre très bien vu de don Francès.


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