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DE NÉRAC À COGNAC

taient sur les projets de mariage entre Henri duc d’Anjou et la princesse de Portugal ; entre Marguerite de Valois et le fils de Philippe II. C’est toujours pour donner une idée de leur puissance, comme l’écrira don Francès. Ainsi seraient éludées les promesses faites à la reine d’Espagne et au duc d’Albe, à ce que croyait l’ambassadeur malveillant. Il va se révéler ici un ennemi des Français, comme l’était son prédécesseur Chantonnay. Alava a écrit : « L’essentiel pour eux est d’échapper au naufrage, grâce aux secours de Votre Majesté. Mais dès que le sol sera ferme sous leurs pieds, on les verra ingrats, comme la France le fut depuis qu’elle existe… » Philippe II se montrait plus juste. Ainsi, au mois de septembre, il donnait ses instructions à don Francès, mal informé, avec l’ordre de continuer ce qui avait été convenu à Bayonne. C’est la reine d’Espagne elle-même qui devait avoir la charge de cette négociation. Ainsi on ébaucherait ce pacte de famille dans lequel entreraient l’Espagne, la France, l’Empire (l’Allemagne) et auquel pourrait s’adjoindre le Pape. Telle était la ligue ouverte. Alors Philippe II écrivait à son ambassadeur : « Le prince mon fils ne peut avoir meilleure femme que Mme Marguerite… >> Ce prince était don Carlos, un maniaque et un dément, que son père allait faire enfermer. Mais Catherine, à Cognac, est à son repos. Elle dira, de ces jours d’août, à la duchesse de Guise, qu’ « yl fayst le plus beau >> qu’elle vit jamais. Il y a deux parcs, l’un pour se promener à pied, l’autre pour aller à la chasse, où le roi, son fils, se rend tous les deux jours. La noblesse tient le soir le bal : « Et tout danse, huguenots et papiste ensemble… >> D gitized by