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CATHERINE DE MÉDICIS

Don Francès affirme que les hérétiques prendront bientôt les armes et qu’il aura là une bonne occasion de servir Dieu et son roi. Car de nombreux Français viennent dire qu’ils voudraient servir le Roi Catholique contre les infidèles. Il ne faudra pas les oublier !

Damville, la reine aussi essayait de le retenir. On le ferait maré chal, lui avait-elle dit : « Nous avons conclu une alliance avec la reine d’Espagne notre fille et le Roi Catholique, nous séparant complètement du Turc. Le roi d’Espagne nous aidera à purger notre royaume des hérétiques, et nous l’aiderons dans ses entreprises contre les infidèles. Chaque fois que l’occasion s’en présentera, c’est vous, Damville, qui irez combattre contre les infidèles. » >

Et il s’en alla joyeux, rassuré par ces bonnes paroles. On partit le 17 pour coucher à Tartas, et le lendemain 18, on fut à Mont-de-Marsan, où les seigneurs des cantons suisses attendaient le roi pour renouveler la « bonne alliance ». Un festin leur est offert, suivant la tradition de la cordiale union avec les Confédérés, écrite dans les cœurs, et toujours tacitement renouvelée, en levant les pots.

Car le voyage se poursuivait dans la gaîté et la bonne humeur, en dépit de la fatigue, de la rareté des vivres en Béarn¹. La chaleur demeurait accablante. Mais loin de penser à elle-même, Catherine désirait savoir si la Reine Catholique sa fille avait supporté cette température. La cour se dispersait peu à peu. Cent trente Suisses restaient cependant dans l’escorte habituelle. Car c’étaient de braves gens, à qui l’on rendait toutes sortes d’honneurs ; et la garde suisse, sur leur passage, battait le tambour. Charles IX les prenait cordialement dans ses bras, leur adressant de brèves paroles, les retenant à dîner. Mais les Suisses partirent, suivant la coutume, sans emporter beaucoup d’argent. Comme la cour allait prendre le chemin de Nérac, et passer sur les terres de Mme de Vendôme, don Francès résolut de gagner, lui, Bordeaux, pour se rendre de là à Cognac où il attendrait les voyageurs.

I. Ceci n’apparaît pas dans les comptes de bouche. On trouve toujours des saumons, des truites, des esturgeons, des aloses, des merlans, barbues, carpes, etc. Oranges, fruits, fromage, truites en pâtés, œufs frais, beurre, salade, etc.

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