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CATHERINE DE MÉDICIS

LE PROJET D’UNE LIGUE A Bayonne, le roi Charles tient table ouverte aux Espagnols. Le duc d’Albe cherche à savoir ce que pensent les gens qu’il rencontre, les attaquant par la flatterie. Les grands seigneurs espagnols, en dépit de leur réputation hautaine, se montrent charmants et caressent les Français, leur cédant partout les premières places. Le 21, le duc espagnol reçut le mémoire de Monluc qui ne croyait pas au succès et disait éprouver de mortelles inquiétudes. Montpensier avait, lui aussi, rédigé une note qui était destinée à Philippe II. Certes, il était bon catholique, comme le cardinal de Bourbon, et parlait avec chaleur. Damville ne s’était pas montré moins fervent catholique et aussi loyal chevalier qu’il était possible de le désirer au monde. Et d’autres étaient venus, endoctrinés par la reine-mère ; mais le duc d’Albe les considérait comme ses émissaires. La religion était, suivant eux, dans l’état le plus satisfaisant. Or les « bons », comme les nommait le duc d’Albe, lui avaient déclaré le contraire : « La situation actuelle du roi de France consiste à avoir vingt catholiques pour un huguenot. » Et chaque jour les catholiques perdaient un grand nombre de gens qui se ralliaient au parti des protestants. Le remède, à leur avis serait que le roi ne mît plus de gouverneurs hérétiques dans les provinces, dans la mesure du possible ; que si le roi mandait aux gouverneurs de ces provinces d’expulser les ministres, ils le fissent aussitôt sans difficultés. Les ministres étaient qualifiés de « friponnerie ». Le roi devait obliger ses sujets à vivre en bons catholiques. Un second expédient serait, dans le cas où l’on voudrait en finir une bonne fois avec les cinq ou six, qui sont les chefs de D gitized by