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DES GENS QUI RÉCITENT UNE LEÇON

réconforté par l’entrevue. Don Francès avait demandé à Montpensier, qui montrait une telle ferveur catholique, de préciser par écrit le meilleur moyen et le plus rapide d’arranger les affaires de la religion : « < Couper la tête au prince de Condé, à l’amiral, à d’Andelot, à La Rochefoucauld, à Gramont », avait-il répondu. Damville marchait avec Montpensier. Tous les ligueurs voulaient parler au duc d’Albe, comme Cipierre et Bourdillon. Ce dernier, enlevant le gant de sa main, avait serré celle de don Francès, également dégantée, après la messe : « Je vous parle comme à une personne représentant le Roi Catholique, à don Francès de Alava qui sait garder un secret. Le mal augmente dans le royaume ; si nous tardons encore, la foi y sera perdue, et même la couronne pour mon roi ! Bien que la reine dise qu’il faille observer l’édit d’Orléans jusqu’à la majorité du roi, nous autres catholiques avons décidé, vu la bonne disposition du roi d’Espagne, de régler cette question tout de suite. Et j’en parlerai à la reine ma maltresse et au duc d’Albe chaque fois que je les verrai. Et je vous prie d’en écrire à Sa Majesté Catholique. » Ils n’avaient plus d’espoir qu’en Dieu et en Philippe II. Or tandis que Montpensier et les gentilshommes de sa suite parlaient de se croiser, Charles IX recevait l’ambassadeur turc qui lui avait remis trois lettres !